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  • Bribes sur le véganisme : la satisfaction.

    • Le 16/05/2022

    Sujet bien plus actuel actuellement, il y a 10 ans la littérature sur le sujet était encore rare et peu de gens connaissaient ne serait-ce que le terme "vegan". 

    J'ai décidé de partager quelques passages de ma recherche sur le sujet:

    Quelles sources de satisfaction les végans tirent-ils de leur façon de vivre ? En découle-t-il un certain bien-être ?

    Lorsqu'il y a une discordance entre nos comportements (manger des animaux) et nos valeurs (l'antispécisme),  nous ressentons un grand inconfort moral.

    Pour diminuer celui-ci, il y a trois possibilités : changer nos comportements pour qu’ils soient en harmonie avec nos valeurs, changer nos valeurs pour qu’elles correspondent à nos comportements, ou changer la perception que nous avons de nos comportements de façon à ce qu’ils semblent cohérents avec nos valeurs.

    Les végans privilégient la première possibilité, en essayant de rapprocher leur pratique au plus près de leurs convictions. 

    La majorité de l'échantillon évoque un sentiment de cohérence entre leurs valeurs intimes et leurs comportements. L'opposition à l'exploitation des animaux, de la planète,  et des humains est transfiguré dans le comportement des personnes véganes, par le boycott des produits provoquant le souffrance animale. Ce ressenti peut mener à une meilleure perception de soi. Il peut découler une certaine satisfaction de cette cohérence et de cette meilleure perception de soi.

    Le mieux-être ressenti peut également être physique, et se manifester par une meilleure forme, moins de maladies, de douleurs et d'allergies.

    Le véganisme en tant que mode de vie altruiste, peut certes mener à des bénéfices personnels, bien que ceux-ci ne soient pas le but recherché.

    Nous posons l'hypothèse que le bien-être exprimé par la majorité de notre échantillon correspondrait à la diminution de l'inconfort moral expliqué ci-dessus. En effet, ces personnes doivent aussi apprendre à vivre avec la conscience de la réalité de l'exploitation animale fondé sur le spécisme, et côtoyer au quotidien la souffrante et la mort des animaux.                                                                                      Anne-France Dinant 

  • La procrastination

    La procrastination. 

    La soif de parfait peut avoir des effets pervers : l'incapacité à entreprendre. En effet, ne rien faire permet d’éviter la douloureuse comparaison entre ce que l’on espérait et ce que l’on réalise.

    La peur génère une angoisse qui peut aller jusqu’à la paralysie. Confrontées à une tâche importante, les personnes qui en souffrent ont tendance à, soit se mettre au travail de manière frénétique, soit procrastiner. Cela correspond plus à un processus d’évitement et de protection qu’à une volonté d’échouer ou de la paresse. Pour ne pas à avoir à affronter la tâche, elle est remise à plus tard, voire à jamais. Aussi, si la personne s’y prend à la dernière minute et qu’elle échoue, elle pourra attribuer le résultat négatif au fait qu’elle ait manqué de temps.

    Cette tendance à éviter les situations lorsqu’on a l’impression d'être jugé se retrouve chez le phobique social. Ce dernier adopte une attitude perfectionniste dans sa recherche de l'approbation des autres. Il perçoit que ses exigences élevées ont été fixées par les autres, bien qu'il soit généralement beaucoup moins exigeant envers les autres qu'envers lui-même. Ainsi, il possède la croyance : «je dois être parfait sinon les autres ne m'aimeront pas ». D'autres individus perfectionnistes sans phobie sociale sont conscients qu'ils se fixent eux-mêmes ces exigences trop élevées et possèdent, eux, la croyance : «je dois être parfait, sinon je ne m'aimerai/me respecterai pas ».

    Dans l’immédiat, ce que nous avons tendance à regretter, ce sont surtout les choses que nous avons faites (lorsqu’elles ont échoué, bien sûr). Mais sur le long terme, ce sont plutôt les choses que nous n’avons pas faites, nos intentions qui n’ont pas été réalisées.  Le procrastinateur vit avec ce cercle vicieux : 

    Je ne fais rien --> Pas de réussite, mais pas d'échec non plus --> Je ne prends pas confiance en moi grâce à mes réussites --> Ma peur de l'échec augmente --> Je ne fais rien ... 

    En voici un qui donnerait de meilleurs résultats : 

    J'ose faire --> Si je rate je recommencerai --> Si je réussis, je prends davantage confiance en moi --> Ma confiance en ma réussite augmente --> J'ose faire ...

     La prise de risque augmente la confiance en soi.

    Pour combattre la procrastination, une des tactiques est de se faire un planning, et de s’y tenir. Par exemple, en divisant une tâche en plusieurs parties.

                        Anne-France Dinant

                         

  • Le faux-self

    Le faux-self chez l'enfant (notamment à hauts potentiels).

    Lorsqu’un enfant s’adapte de manière forcée à son environnement, il accélère la maturation de son développement. Si l’écart entre ce qu’il trouve et ce qu’il attend ne dépasse pas ses capacités d’adaptation, alors l’intégration peut s’effectuer et l’enfant va pouvoir s’approprier ses potentiels et découvrir des solutions personnelles. Si, au détriment de son propre rythme, l’enfant doit nécessairement trop s’adapter aux désirs de l’environnement, un conflit entre ses besoins internes et la réalité se développe. Deux solutions se présentent à l’enfant : développer des symptômes de mal-être ou se suradapter et accélérer la maturation  de son développement. C’est ce dernier mécanisme que Winicott a appelé « le faux-self ».

    Dans le cas d'un faux self établi chez une personne avec un potentiel intellectuel important, le faux self a tendance à siéger dans l’esprit. L’individu est en souffrance, même si cela ne se voit pas toujours. Il est possible que cette souffrance s’accroisse plus la réussite académique et sociale sera avérée, avec un sentiment de « fausseté » apparente.

    Le faux self a une fonction positive nécessaire : l'adaptation et la protection du vrai self. C’est donc le déséquilibre des rapports entre les deux « self », une scission trop importante, qui peut induire et indiquer un état pathologique. Ainsi, chez certains enfants, le faux self va prendre toute la place en grandissant. Ils peuvent devenir brillants et recevoir les encouragements, l’admiration, mais se sentir de plus en plus seuls, vides et malheureux. Les conséquences de ce faux self sont un perfectionnisme, le déni de leurs émotions, des relations humaines empreintes de culpabilité ou de honte, des pulsions agressives, ou encore une dépression. ll arrive un moment où les tensions entre le vrai et le faux self deviennent trop fortes. Un processus d’autodestruction peut alors s’exprimer de diverses manières : affections psychosomatiques, auto-mutilations, etc.

    Restreindre son faux self et retrouver son vrai moi donne un sentiment de sécurité et un apaisement.

    Sebire & Stanilewicz (2018) appelle « le syndrome de l’albatros » le fait que certains enfants renoncent à leur intelligence pour se sentir comme les autres.

     

                                                  Anne-France Dinant

  • Le syndrome de l'imposteur

    Le syndrome de l'imposteur. 

    Ce phénomène de l’imposteur a été découvert et identifié par Clance en 1985.

    Il s’agit d’une personne qui a l’impression de tromper son entourage, qui croit ne pas être à la hauteur, qui craint d’être un jour démasquée en se considérant incompétente malgré ses capacités et ses succès (mauvaise attribution). Ces trois caractéristiques constituent les aspects centraux du syndrome de l’imposteur. Cette impression peut toucher tant les hommes que les femmes, et se manifester dans tous les domaines : les compétences sociales, l’apparence physique, les activités sportives ou les loisirs, la scolarité, etc.

    Ce syndrome reflète un profond manque de confiance en soi, d’estime de soi et d’acceptation de soi.

    Le syndrome trouve son origine dans :

    • la tendance innée à se comparer aux autres, liée à un fort besoin d’approbation ;
    • l’apprentissage de messages durant l’enfance.

    Certains types de dynamiques familiale et environnementale sont retrouvées:

    •  la valorisation de l’intelligence et la performance et les appréciations contradictoires (« waw tu as couru très vite », « tu as quand-même eu 4 fautes à ton devoir… ») ;
    •  l’enfant est perçu comme différent (« il faudrait plutôt faire comme une telle ») ;
    • le manque de reconnaissance des réussites (« 16/20, tu aurais pu faire mieux »).

    Les messages véhiculés vont progressivement prendre l’apparence de commandements (exemples : tu es différente je ; ne sais pas si tu es douée ; tu seras comparée, …). Les identifier va permettre de pouvoir travailler dessus et les relativiser. L’acceptation de soi est conditionnelle, il faut travailler à ce qu’elle devienne inconditionnelle en changeant leurs croyances.

    Le jeune qui a développé la croyance erronée « je suis intelligent, je n’ai pas à travailler » semble davantage sujet à l’échec ; et est plus tenté de développé un sentiment d’imposture.

    Il existe plusieurs paradoxes dans ce sentiment :

    • quand on a trouvé une certaine place au milieu des autres, on a alors changé une émotion (la tristesse que personne ne me remarque) par une autre (l’inquiétude, « on m’a remarqué ») qui débouche sur la peur d’être démasqué.
    • la peur de l’échec, mais de la réussite également.

    Sebire & Stanilewicz (2018) classe le syndrome de l’imposteur parmi les conséquences que le haut potentiel peut avoir. Un autre profil possible est le faux self. Il  arrive qu’une personne ne se donne plus le droit d’être elle-même, par peur d’être rejetée. Malgré ses réussites, elle ne trouve pas de place et a le sentiment d’être prise pour ce qu’elle n’est pas. Elle ressent un sentiment de vide et d’imposture. Elle développe alors un faux-self. Ce concept sera expliqué dans un prochain article :-).   

                     Anne-France Dinant