articlepsy
-
La procrastination
- Le 03/04/2021
- Dans Articles
La procrastination.
La soif de parfait peut avoir des effets pervers : l'incapacité à entreprendre. En effet, ne rien faire permet d’éviter la douloureuse comparaison entre ce que l’on espérait et ce que l’on réalise.
La peur génère une angoisse qui peut aller jusqu’à la paralysie. Confrontées à une tâche importante, les personnes qui en souffrent ont tendance à, soit se mettre au travail de manière frénétique, soit procrastiner. Cela correspond plus à un processus d’évitement et de protection qu’à une volonté d’échouer ou de la paresse. Pour ne pas à avoir à affronter la tâche, elle est remise à plus tard, voire à jamais. Aussi, si la personne s’y prend à la dernière minute et qu’elle échoue, elle pourra attribuer le résultat négatif au fait qu’elle ait manqué de temps.
Cette tendance à éviter les situations lorsqu’on a l’impression d'être jugé se retrouve chez le phobique social. Ce dernier adopte une attitude perfectionniste dans sa recherche de l'approbation des autres. Il perçoit que ses exigences élevées ont été fixées par les autres, bien qu'il soit généralement beaucoup moins exigeant envers les autres qu'envers lui-même. Ainsi, il possède la croyance : «je dois être parfait sinon les autres ne m'aimeront pas ». D'autres individus perfectionnistes sans phobie sociale sont conscients qu'ils se fixent eux-mêmes ces exigences trop élevées et possèdent, eux, la croyance : «je dois être parfait, sinon je ne m'aimerai/me respecterai pas ».
Dans l’immédiat, ce que nous avons tendance à regretter, ce sont surtout les choses que nous avons faites (lorsqu’elles ont échoué, bien sûr). Mais sur le long terme, ce sont plutôt les choses que nous n’avons pas faites, nos intentions qui n’ont pas été réalisées. Le procrastinateur vit avec ce cercle vicieux :
Je ne fais rien --> Pas de réussite, mais pas d'échec non plus --> Je ne prends pas confiance en moi grâce à mes réussites --> Ma peur de l'échec augmente --> Je ne fais rien ...
En voici un qui donnerait de meilleurs résultats :
J'ose faire --> Si je rate je recommencerai --> Si je réussis, je prends davantage confiance en moi --> Ma confiance en ma réussite augmente --> J'ose faire ...
La prise de risque augmente la confiance en soi.
Pour combattre la procrastination, une des tactiques est de se faire un planning, et de s’y tenir. Par exemple, en divisant une tâche en plusieurs parties.
Anne-France Dinant
-
Le faux-self
- Le 03/04/2021
- Dans Articles
Le faux-self chez l'enfant (notamment à hauts potentiels).
Lorsqu’un enfant s’adapte de manière forcée à son environnement, il accélère la maturation de son développement. Si l’écart entre ce qu’il trouve et ce qu’il attend ne dépasse pas ses capacités d’adaptation, alors l’intégration peut s’effectuer et l’enfant va pouvoir s’approprier ses potentiels et découvrir des solutions personnelles. Si, au détriment de son propre rythme, l’enfant doit nécessairement trop s’adapter aux désirs de l’environnement, un conflit entre ses besoins internes et la réalité se développe. Deux solutions se présentent à l’enfant : développer des symptômes de mal-être ou se suradapter et accélérer la maturation de son développement. C’est ce dernier mécanisme que Winicott a appelé « le faux-self ».
Dans le cas d'un faux self établi chez une personne avec un potentiel intellectuel important, le faux self a tendance à siéger dans l’esprit. L’individu est en souffrance, même si cela ne se voit pas toujours. Il est possible que cette souffrance s’accroisse plus la réussite académique et sociale sera avérée, avec un sentiment de « fausseté » apparente.
Le faux self a une fonction positive nécessaire : l'adaptation et la protection du vrai self. C’est donc le déséquilibre des rapports entre les deux « self », une scission trop importante, qui peut induire et indiquer un état pathologique. Ainsi, chez certains enfants, le faux self va prendre toute la place en grandissant. Ils peuvent devenir brillants et recevoir les encouragements, l’admiration, mais se sentir de plus en plus seuls, vides et malheureux. Les conséquences de ce faux self sont un perfectionnisme, le déni de leurs émotions, des relations humaines empreintes de culpabilité ou de honte, des pulsions agressives, ou encore une dépression. ll arrive un moment où les tensions entre le vrai et le faux self deviennent trop fortes. Un processus d’autodestruction peut alors s’exprimer de diverses manières : affections psychosomatiques, auto-mutilations, etc.
Restreindre son faux self et retrouver son vrai moi donne un sentiment de sécurité et un apaisement.
Sebire & Stanilewicz (2018) appelle « le syndrome de l’albatros » le fait que certains enfants renoncent à leur intelligence pour se sentir comme les autres.
Anne-France Dinant